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Les rafles
Les rafles sont des arrestations massives, faites à l'improviste, et qui mènent à une détention. Lors de la rafle du Vel'd'Hiv', organisée directement au domicile (contrairement à la rafle de mai 1941, mise en œuvre par convocations), les agents de police demandent aux Juifs de se munir d'une liste précise d'objets à placer dans un seul sac ou une valise. - carte d'identité d'étranger et tous les papiers de famille - 2 couvertures - 1 paire de chaussures - 2 chemises - 1 caleçon - 1 vêtement de travail (ou usagé) - 1 tricot ou pull-over - 1 paire de drap - 1 gamelle - 1 gobelet - 1 bidon (si possible) - 1 jeu de couverts pour les repas - 1 nécessaire de toilette (le rasoir est autorisé) - de la nourriture pour au moins 2 jours. La composition de la valise donne des indications sur ce que sera cette détention : * en durée (il va falloir affronter le froid) * en condition de vie (la demande de gamelle, bidon pour l'eau permet d'imaginer qu'il y aura une distribution de nourriture et d'eau). Les familles entières sont arrêtées. Les agents de la police française qui exécutent les rafles ont reçu des consignes très strictes. Entre autres : - Ne pas discuter, pas même de l'état de santé : tout Juif à arrêter doit être conduit au Centre primaire quel que soit son état. - Tous les enfants sont emmenés et ne doivent pas être confiés aux voisins. En revanche on doit confier aux concierges les animaux. - Les opérations doivent être exécutées avec un maximum de rapidité, sans paroles inutiles et sans commentaires. Quelques dates : * Pendant l'année 1941 il y aura, en zone occupée, trois rafles (concernant uniquement des hommes) : 1) Le 14 mai 1941, 3 747 hommes dont 3 430 Juifs polonais sont dirigés vers les camps du Loiret. 2) Du 20 au 23 août a lieu la 2e rafle. 4 232 Juifs sont arrêtés, dont environ 1 500 citoyens français. Ils sont internés au camp de Drancy, ouvert en toute hâte. 3) Le 12 décembre a lieu la 3e rafle de l'année 1941. 743 Juifs, presque tous de nationalité française, sont incarcérés au camp de Compiègne, étape avant Auschwitz. * De décembre 1941 à juillet 1942 les rafles sont interrompues. Les Allemands ne disposent pas encore des moyens matériels suffisants pour assurer « l'évacuation vers l'est ». * Les 16 et 17 juillet 1942, au Vélodrome d'hiver de Paris, des milliers d'adultes et d'enfants sont rassemblés dans des conditions insupportables. Cette rafle, appelée rafle du Vél'd'Hiv', est organisée par la police française à la demande des autorités allemandes, mais aucun allemand ne participe directement aux opérations. Une fois arrêtés, les Juifs sont conduits jusqu'aux autobus de la TCRP (ancêtre de la RATP) ou jusqu'aux cars de la police. Les autobus conduisent à Drancy, les hommes et les femmes sans enfants et au Vél'd'Hiv' les familles avec enfants. Ils attendent ainsi 6 jours avant d'être transférés dans les 2 camps du Loiret, annexes de Drancy (Pithiviers et Beaune-la-Rolande). Au total 12 884 personnes ont été arrêtées (3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants). * Cette rafle est suivie d'autres rafles en province, tant en zone dite « libre » qu'en zone occupée. Elles touchent les mêmes catégories de personnes que celle du Vél'd'Hiv', et sont le fait de la police française et de la gendarmerie. * Le 11 novembre 1942 les Allemands envahissent la zone dite « libre » qui devient la zone « Sud ». Partout et à tout moment, les Juifs risquent désormais arrestation et déportation. Les rafles de 1943 et 1944 sont le fait soit de la Gestapo soit des forces de police qui obéissent à Vichy mais aussi le fait de la collaboration. Il n'y a rapidement plus de distinction entre Juifs étrangers et Juifs français. Les déportations de France Alors que les rafles de 1941 sont mises en œuvre dans le cadre d'une politique d'exclusion, la plupart des autres rafles, comme celle du Vél'd'Hiv', ne sont qu'une étape dans la mise en œuvre la « solution finale », c'est-à-dire l'extermination. Elles ont pour but de remplir les convois de déportation. Le 1er quitte la France le 27 mars 1942, le dernier le 17 août 1944, deux mois et demi après le débarquement allié de Normandie. Dans le réseau des camps de transit, Drancy occupe une place primordiale, au centre du système de déportation des Juifs de France. Pour 67 000 des 76 000 déportés, il fut le lieu de départ pour les camps « de l'Est ». En 1942, sur les 43,5 convois qui ont quitté la France, 6 sont partis de Pithiviers, 2 de Beaune-la-Rolande, 1,5 de Compiègne (l'autre moitié de Drancy), 1 d'Angers, tous les autres de Drancy.

 

   
       
 
- Espace pédagogique du grenier de Sarah ( Une production du Mémorial de la Shoah / Réalisation Tralalere ) -