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- Les faux papiers
- France, terre d'accueil
Les faux papiers
La fabrication de faux papiers constitue une activité importante des résistants. La contrefaçon est essentielle dans le sauvetage. Il faut des faux papiers pour pouvoir circuler et des cartes d'alimentation pour survivre. La plupart des organisations de sauvetage s'emploient à en fabriquer. En 1942, les cartes d'identité s'achètent vierges dans les bureaux de tabac. Après les avoir remplies, il faut coller une photo, y apposer la signature du maire et de deux autres personnes puis un tampon administratif. Les résistants volent ou demandent des tampons ou des timbres fiscaux en très grand nombre. De nombreux fonctionnaires administratifs détournent les tampons et falsifient les documents. Les cartes d'alimentations quant à elles, après avoir été lavées et repassées, sont redistribuées aux réfugiés. Outre les papiers civils, les faux certificats de baptême délivrés à de nombreux Juifs par le clergé permettent le sauvetage en particulier des enfants. Témoignage pour l'inscription de Schweitzer Hélène épouse Rosenberg au titre de « Juste des nations » décerné par le musée de Yad Vashem à Jérusalem : « Dans le présent témoignage je vais parler d'une femme exceptionnelle, Hélène Schweitzer qui fut la cheville ouvrière pour la fabrication de quantités de faux papiers, au service de ce groupe de résistants protestants de Bordeaux mais aussi au service de beaucoup d'autres groupes résistants et de Juifs menacés de déportation….. Elle pratiquait aussi bien la gravure et le dessin à la plume…. Ce sont ses qualités de graveur qu'elle utilisait. Elle partait de véritables coups de tampon frappés sur de véritables pièces officielles. Je l'ai vu graver le linoléum avec des stylets. J'ignore combien de sortes de tampons elle a pu réaliser mais son matériel de gravure était toujours avec elle dans un petit sas de toile d'environ 10 cm de hauteur fermé par un cordon qui servait d'anse de poignet et qui ne la quittait jamais. Ma soeur Anne m'a raconté que dans les périodes de couvre-feu où l'on craignait la visite d'une patrouille allemande, ma mère posait pendant la nuit le petit sac d'Hélène dans le lit de sa fille et qu'une nuit, la patrouille étant effectivement rentrée dans la maison, elle a parlé de diphtérie de la petite endormie ce qui a fait fuir le sous-officier… Le dessin du tampon à reproduire était obtenu à l'envers par imprégnation d'un coup de tampon authentique sur une pomme de terre coupée en deux, puis reproduit sur un linoléum en version inversée. Commençait alors le travail de gravure du linoléum au stylet. Je n'ai pas vu de mes yeux le procédé à la pomme de terre ; on me l'a raconté. Etant donné la diversité des tampons réalisés par Hélène, elle a effectivement dû se déplacer énormément dans toute la France… Hélène est morte relativement jeune à 73 ans. Son histoire héroïque restera à jamais inédite, ainsi en avait-elle décidé. Elle a contribué à sauver des centaines de Juifs persécutés par le nazisme et par Vichy.»

 

   
       
 
- Espace pédagogique du grenier de Sarah ( Une production du Mémorial de la Shoah / Réalisation Tralalere ) -