..Espace pédagogique/ En savoir plus
   
       
 
   
 

 

                              
 


- La libération de la France
- Ligne de démarcation
- Les lois antijuives de 1940
- Le Lutétia
- La législation antisémite
Ligne de démarcation
Institué par la convention d'armistice franco-allemande signée le 22 juin 1940 à Rethondes, le découpage du territoire français intervient dès le 25 juin. La France est alors coupée en deux grandes zones principales selon un tracé abstrait et arbitraire qui morcelle départements, communes, champs et bois. Au terme de ce découpage, se trouvent au nord la zone occupée par les Allemands, qui couvre un peu plus de la moitié du territoire, et au sud la zone dite « libre » alors que les libertés y sont bafouées. La zone Sud, familièrement appelée « zone nono » (pour non occupée), a pour « capitale » Vichy. Les Allemands se réservent ainsi toute la Côte atlantique et les principales régions industrielles. Par ailleurs, en mettant en place toute une série de mesures tendant à limiter tant la circulation des personnes que des marchandises ou encore le trafic postal entre les deux zones, ils disposent d'un moyen de pression qu'ils peuvent exercer à volonté. « Ouvrant » ou « fermant » la ligne selon le besoin, ils assurent leur mainmise sur le pays et son économie. L'avancée des troupes allemandes en mai – juin 1940 a jeté des millions de personnes sur les routes (l'exode). Après l'armistice, elles souhaitent rentrer chez elles. Le retour des réfugiés dans leur foyer s'organise de l'été 1940 à l'été 1941. Par ailleurs, des mesures restrictives sont prises à l'égard des étrangers et des Juifs. À partir de septembre 1940, ceux-ci ne sont plus autorisés à retourner en zone Nord. Cette ligne de démarcation fait l'objet d'une surveillance rigoureuse de la part des autorités d'occupation. Elle ne peut être franchie qu'à des points de passage officiels sur présentation d'une carte d'identité et d'un Ausweis (laissez-passer) délivré par les Kommandanturen (bureaux de l'autorité allemande chargés de l'administration militaire ou civile d'une zone déterminée du territoire). Jusqu'en septembre 1940, aucun courrier ne peut circuler d'une zone à l'autre. À cette date, apparaît la carte interzone, appelée aussi carte familiale. Comportant une série de formules pré-imprimées, elle ne permet au correspondant que de donner des nouvelles brèves et impersonnelles, aucun mot ne pouvant y être ajouté. Les envois de lettres ou de colis sont ainsi l'objet des premiers passages clandestins. Ils s'organisent progressivement autour de véritables réseaux. Dès l'été 1940, les riverains de la ligne de démarcation constituent des filières de passage. Tous les moyens possibles sont utilisés : à pied, à bicyclette, en barque, dans des charrettes de fumier, des tonneaux… De nombreux hommes et femmes, pour rendre simplement service, s'engagent dans cette action à titre privé avant de s'impliquer pour la plupart dans des filières d'évasion. Des fonds, des vêtements civils et des vivres sont collectés afin d'être remis aux évadés avant leur départ. Des équipes constituées de cheminots, policiers ou de gendarmes s'organisent. La cupidité n'est toutefois pas absente de l'action de certains qui n'hésitent pas à monnayer leurs services quand ils n'abandonnent pas ou ne livrent pas leurs passagers aux autorités allemandes ou françaises. En novembre 1942, les Allemands occupent la totalité du territoire français. La ligne de démarcation est supprimée en février 1943 ; elle ne disparaît cependant pas des cartes d'état-major allemandes. Elle reste ainsi jusqu'à la fin de la guerre un moyen de pression, la menace de son rétablissement pesant sur les Français jusqu'au bout.

 

   
       
 
- Espace pédagogique du grenier de Sarah ( Une production du Mémorial de la Shoah / Réalisation Tralalere ) -