..Espace pédagogique/ En savoir plus
   
       
 
   
 

 

                              
 


- Le Saint-Louis
- SA
- Le sauvetage des enfants
- Seder
- Le Shabbat
- Shoah
- Silésie
- SS
- Le statut des Juifs
- Les Sudètes
Le sauvetage des enfants
Les statistiques montrent que le sauvetage des Juifs en France a été une réalité qui ne doit rien au régime de Vichy, mais au soutien d'une partie de la population française, toutes tendances religieuses confondues. Au niveau de l'Europe entière, 1 500 000 enfants ont péri dans les camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale, 11 000 de ces enfants ayant été déportés de France. À partir de l'été 1942, des rafles massives en zone Nord puis en zone Sud, à la demande des occupants nazis, sont menées par les autorités françaises. L'objectif est d'arrêter le plus grand nombre de Juifs. Femmes, enfants, personnes âgées, bientôt personne n'est à l'abri. Les Juifs sont traqués, arrêtés, internés et déportés. Depuis 1940, les organisations juives tentaient d'apporter de l'aide aux plus démunis et aux internés dans des cantines populaires ou en créant des dispensaires. Cette aide se faisait majoritairement dans le cadre légal. La rafle du Vél'd'Hiv' et celle du 26 août 1942 changent la donne. Les organisations juives prennent conscience du danger et décident de s'opposer par tous les moyens y compris illégaux à l'arrestation des personnes et plus particulièrement des enfants. La priorité est de les soustraire à la déportation. Il faut trouver des planques, fabriquer des faux papiers, placer les enfants chez des particuliers à la campagne ou encore dans des institutions religieuses. Créer des filières d'évasion vers la Suisse ou vers l'Espagne. Le passage à la clandestinité implique, pour les organisations juives, de se tourner vers l'extérieur. Elles trouveront chez des individus et dans des organisations non juives l'aide indispensable. Sur près de 76 000 Juifs déportés de France, 11 000 étaient des enfants. Mais 85 % des enfants Juifs vivant en France vont cependant échapper à la déportation grâce à leurs parents, aux organisations juives et non juives de sauvetage et grâce au dévouement et au courage de nombreux Français 1- les organisations juives de sauvetage : 2 exemples Le mouvement scout des Éclaireurs Israélites (EI) est né en 1923. En 1939, ils s'occupent comme de nombreuses autres organisations, de l'évacuation des enfants des grands centres urbains. Si les enfants de familles françaises sont facilement évacués, il n'en va pas de même des enfants de nationalité étrangère qui se trouvent à Paris et dans les grandes villes de Province. Les Éclaireurs Israélites décident donc de venir en aide aux familles étrangères qui n'ont pas les ressources suffisantes ni la possibilité de mettre leurs enfants à l'abri des bombardements. Des départs vers des maisons à la campagne sont organisés en collaboration avec l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants). Outre les enfants évacués en 1940, se sont ajoutés ceux qui ont été sortis des camps d'internement. Les maisons sont destinées à recréer un cadre de vie normal pour les enfants séparés de leurs parents, à partir de méthodes scoutes. Dans les maisons des EI les enfants découvrent souvent la campagne pour la première fois. Les EI assurent l'éducation des enfants. Pour les adolescents, les EI ont créé des chantiers ruraux entre autres à Viarose près de Moissac, puis à Lautrec dans le Tarn et à Taluyers dans le Rhône. L'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants, fondée en 1912 en Russie) : à partir du début de la guerre, l'action de l'OSE – France s'oriente vers le sauvetage des enfants juifs et vers l'action médico-sociale en faveur des Juifs. En 1942, l'OSE gère 20 maisons et accueille environ 1 600 enfants. À partir des grandes rafles, l'OSE se donne pour tâche de convaincre les parents d'accepter la dispersion des enfants. Des filières pour les cacher, leur fabriquer de fausses cartes d'identité et leur faire passer les frontières s'organisent. 2 –les organisations non juives : quelques exemples En août-septembre 1940, les sœurs de Notre-Dame-de-Sion se trouvent à Grenoble après leur départ forcé de Strasbourg. En plus de la communauté juive de Grenoble, 10 000 Juifs sont venus se réfugier dans cette région. La maison des sœurs de Notre-Dame-de-Sion devient un lieu de rencontre, où les Juifs essaient de trouver des solutions pour vaincre leur désarroi. Les enfants sont cachés avec de faux papiers, chez des nourrices ou au sein du couvent. L'équipe de Grenoble est appuyée par le père Chaillet, le groupe de Témoignage Chrétien, l'Armée Secrète. Après les rafles de 1942 la direction de l'OSE comprend que les enfants ne sont plus en sécurité dans les maisons. Joseph Weill de la direction de l'OSE confie à Georges Garel la réalisation d'un organisme clandestin. Le réseau créé par l'ingénieur Georges Garel (dit Gasquet) à partir de décembre 1942 choisit des institutions ou des familles d'accueil et maintient le contact avec les enfants cachés, règle les frais d'entretien, rassure les familles et retrouve les enfants à la fin de guerre. Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse, communique à G. Garrel les adresses d'institutions religieuses pouvant cacher et ainsi sauver de nombreux enfants. Le réseau Garel se développe dans d'autres départements, avec l'appui d'organisations catholiques, protestantes, laïques ou privées. Plus de 1 000 enfants sont ainsi sauvés de l'arrestation. Le Chambon-sur-Lignon. Dans ce village situé en zone libre à une soixantaine de kilomètres de Saint-Étienne, chaque villageois en moyenne a accueilli un Juif. L'influence du Chambon-sur-Lignon sur l'ensemble des villages cévenols et jusque dans l'Ardèche qui suivit son exemple a été évidente. L'action des Chambonnais doit beaucoup au soutien des pasteurs Trocmé et Théis qui ont invité les fidèles protestants à opposer à la violence exercée sur leur conscience les armes de l'esprit. Au printemps 1942, la maison du Coteau Fleuri de la Cimade au Chambon-sur-Lignon accueille les familles libérées des camps d'internement. Dieulefit petit village de la Drôme de 3 000 habitants, servit de refuge à 1 300 hommes, femmes et enfants juifs. Dieulefit et Le Chambon-sur-Lignon illustrent parfaitement la résistance silencieuse en faveur des persécutés et particulièrement des enfants. Dans ces deux communes, de nombreux Français se sont engagés, massivement guidés par les pasteurs. Ces deux villages se sont constitués en véritables remparts contre le nazisme.

 

   
       
 
- Espace pédagogique du grenier de Sarah ( Une production du Mémorial de la Shoah / Réalisation Tralalere ) -